Après la crise du Covid-19, les pratiquants d’escalade, comme dans beaucoup de sports de plein air, se sont démultipliés. Mais cette discipline n’est pas toujours couverte par son assureur car considérée comme extrême. Certaines assurances proposent donc des contrats spécifiques, c’est aussi le cas de plusieurs fédérations.
La pratique de l’escalade explose ces dernières années. Depuis le Covid-19, le nombre de pratiquants de sports de plein air ne cesse de croître, plaçant même l’escalade dans le top 3 des activités débutées par les Français pendant cette période. Olivier Aubel, professeur et chercheur en sociologie à l’université de Strasbourg a réalisé une étude qui a notamment mis en avant qu’en 2021, en France, le nombre de grimpeurs s’élevait à 1 330 660, dont 613 083 ne pratiquaient qu’en salle. Ces murs, montés en intérieur, poussent comme des champignons dans l’hexagone, proposant parfois même des zones de co-working pour passer de l’écran au baudrier.
Devenu olympique en 2020 à Tokyo, ce sport reste jeune mais n’est pas sans danger, il est d’ailleurs considéré comme un sport à risques et même extrême. De ce fait, cette pratique figure souvent dans les exclusions de garanties des assurances courantes telles que la responsabilité civile, l’assurance emprunteur, l’assurance habitation, les garanties des cartes bancaires… En cas d’accident, le grimpeur risquera donc d’être confronté à des frais importants à sa charge, d’autant que, selon le lieu de l’accident, des frais de rapatriement peuvent être associés, comme lorsqu’il pratique dans une commune qui fait appel à une société privée de secours héliportés.
582 accidents recensés en salle en cinq mois
Mais grimper en salle ne met pas à l’abri de blessure ou d’accident non plus. En intérieur, la plupart des pratiquants n’ont pas de licence, par conséquent, ils n’ont pas toujours une assurance en cas de dommages corporels. Lorsqu’ils partent ensuite grimper en extérieur, ils ne sont pas couverts non plus. Selon une étude du CNRS, entre le 1er septembre 2021 et le 28 février 2022, 582 accidents ont été recensés en salle. 51,2% des blessés ont fait l’objet d’une immobilisation temporaire, tandis que 11,3% des blessés ont dû passer par le bloc opératoire.
Chute de pierres, avalanche, dévissage… les accidents sont nombreux et peuvent aller de la simple entorse, au traumatisme crânien, et même au décès. Il est donc recommandé de souscrire une assurance escalade spécifique. Mais que doit couvrir cette assurance escalade pour offrir une couverture optimale ? Elle doit comporter : une assurance responsabilité civile, une garantie individuelle accident pour couvrir les frais d’hospitalisation et de soins, une garantie frais de recherche et sauvetage incluant l’intervention en hélicoptère, une garantie rapatriement, une garantie vol ou destruction du matériel, un capital prévoyance en cas d’invalidité pour le pratiquant, ou de décès pour ses ayant droits.
Assureurs privés ou fédération
Il est bon de savoir que plusieurs options sont possibles, en plus des assureurs privés. Le passeport montagne, proposé par la Fédération nationale pour le développement de sports et du tourisme en montagne est valable dans le monde entier, mais il comporte des garanties peu élevées. L’assurance de la Fédération de la montagne et de l’escalade (FFME), qui est incluse dans la licence de la fédération, permet de couvrir tant les activités organisées par la fédération, que celles individuelles, en France. Enfin, l’assurance de la Fédération française des clubs alpins et de montagne (FFCAM), est incluse dans la licence également, mais valable à l’étranger, dans les pays de l’Union européenne, la Suisse et l’Andorre. Pour être couvert dans le monde entier, le pratiquant devra payer une extension de garantie.
Avant d’enfiler son équipement, même si ce n’est qu’à l’occasion de quelques séances, il est donc recommandé aux grimpeurs novices comme expérimentés de jeter un oeil dans la paperasse, afin d’éviter toute mauvaise surprise. Après cela, il ne restera qu’à prendre de la hauteur.
Partagez :